Sapir interpelle Jean-Luc Mélenchon sur la question de la souveraineté

Publié le par Michel Sorin

Quel bloc historique portera la réappropriation de la démocratie ?

 

Par une Lettre ouverte, Jacques Sapir a interpellé Jean-Luc Mélenchon, avec l’intention de lui faire préciser et, peut-être, réviser ses positions sur la sortie de crise.

Voir (31 juillet) Lettre ouverte à J-L. Mélenchon

Extraits.

La remise en cause de la souveraineté et de la démocratie porte atteinte au plus profond de la nature de la société française. Certes, il peut y avoir des Etats souverains qui ne sont pas démocratiques ; mais on n’a jamais vu d’Etat démocratique qui ne soit pas souverain. Ce sont donc les fruits amers, mais sommes toutes logiques, du processus de mondialisation et de construction de l’Union européenne. Prétendre que l’Union européenne, et l’Euro, auraient été conçus, peu ou prou, pour protéger les peuples contres les influences de la mondialisation est un mensonge éhonté. L’UE a été en réalité à l’avant garde du mouvement qui défait les Etats au profit des grandes firmes multinationales.

Il faut donc le répéter, il ne peut y avoir de sortie de cette crise que nous vivons que par un retour à la souveraineté et à la démocratie. Mais l’urgence de ce retour s’impose de manière désormais tragique. L’approfondissement de cette crise nous conduit sur les chemins de l’anomie ou de l’éclatement dans des replis communautaristes. Dès lors, il nous faut penser ce que pourrait être, et tactiquement et stratégiquement, le bloc historique qui sera capable de penser et de porter la nécessaire réappropriation de la souveraineté et de la démocratie.

Cela revient à vouloir rapprocher Jean-Luc Mélenchon de Jean-Pierre Chevènement, ce qui serait une excellente idée.

Le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), pour sa part, est à l’offensive, ayant dressé un constat sévère du bilan des deux années de la gauche au pouvoir.

Voir Citoyens Militants (juillet 2014)

Jean-Luc Laurent, président MRC : Ce qui a été sanctionné, c’est une suite de choix erronés de nos dirigeants depuis 20  ans. Il faut aujourd’hui que la gauche trouve la force de s’élever contre ces choix, tous identiques depuis trop longtemps et basés sur cette pensée unique de la seule politique possible. Lors de son université de rentrée, à Caen, les 19,20 et 21 septembre, le MRC va continuer à approfondir ses analyses afin de présenter un projet de sursaut républicain.

Bastien Faudot (La crise politique qui vient) : Il s’agit d’une crise de la souveraineté qui est précisément l’articulation du pacte démocratique et de la puissance d’agir.

Cette crise est le précipité de plusieurs principes actifs :

  • les renoncements de la gauche gestionnaire et son incapacité à penser le monde qui vient,
  • l’abandon du roman national à l’extrême droite,
  • la victoire idéologique du libéralisme économique et politique,
  • les errements d’un système politique et institutionnel qui a progressivement favorisé pour les citoyens la constitution d’une « classe » dirigeante déconnectée de ceux dont elle a reçu mandat (…).

Christian  Hutin : Notre devoir est aujourd’hui d’offrir une perspective crédible et raisonnable au peuple français. Rien ne se fera sans un travail de fond sur la reconquête de notre souveraineté, ce qui permettra de vraies coopérations internationales et la mise en commun de véritables politiques communes indispensables à notre développement (…).

Rappel : Jean Jaurès : un vrai réformiste dans une perspective révolutionnaire (31 juillet 2014)

Appel pour amorcer une politique autonome sur le continent européen (30 juillet 2014)

Le monde globalisé, dominé par la finance, est sous le contrôle des USA (20 juillet 2014)

Cet article est le 155ème paru sur le blog CiViQ et le 25ème dans la catégorie France

Jean-Luc Mélenchon, le 23 octobre 2008, à Laval (Mayenne)

Jean-Luc Mélenchon, le 23 octobre 2008, à Laval (Mayenne)

Publié dans France

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