Patrimoine et histoire de Saint-Berthevin (Mayenne) : la Fenardière

Publié le par Michel Sorin

Le docteur Francis Rondeau était le petit-fils du maire René Pénot

Les journées du patrimoine ont le grand mérite de ramener à la connaissance des informations connues seulement des familles concernées.

Ce fut le cas de celle du 19 septembre 2010 à Saint-Berthevin, dont j'avais rendu compte le 21 septembre par un article sur le blog MRC 53.

L'accueil sur le site de la Fenardière avait été exceptionnel, à l'initiative du Docteur Francis Rondeau, petit-fils de l'ancien maire (1935-1945), René Pénot.

Francis Rondeau est décédé le 20 février 2023. Il avait 76 ans.

Voici des extraits de cet article.

Journée du Patrimoine Saint-Berthevin 2010 : le site de la Fenardière

Très beau soleil ce 19 septembre pour la Journée du Patrimoine à St-Berthevin. De nombreux participants aux six départs de visite, de 9h à 15h. Un parcours agréable à pied de 5 km et 7 étapes commentées par des guides bénévoles berthevinois et des étudiants.

Les étapes : la Bonne Fontaine, le Petit Saint-Berthevin, l’ex-voie ferrée Laval-Châteaubriant, le château de la Fenardière, le cimetière (la tombe de la famille du navigateur Alain Gerbault), l’église et l’ancien presbytère (actuelle école de musique et de danse)(...)

Le site de la Fenardière et les obus en représailles

L’ouverture, pour la première fois, du site de la Fenardière, a été l’attraction de cette journée (voir Ouest-France, Le site de la Fenardière ouvert pour la fête du patrimoine).

Francis Rondeau, l’un des médecins de la Maison médicale de St-Berthevin, propriétaire du site, a été très heureux d’accueillir plus de 500 personnes dans le parc, en compagnie de Roland Tonnelier et de Guy Lenain.

Ceux-ci ont été des témoins directs (ils avaient 13 ans) des évènements qui ont eu lieu sur ce site. Les parents de Roland étaient les gardiens du château et ceux de Guy étaient les métayers de l’exploitation agricole, située juste à côté. A noter que Roland est revenu habiter à St-Berthevin après une carrière professionnelle de cadre d’entreprise en Basse-Normandie. Guy a été le continuateur en reprenant et développant l’exploitation de la Fenardière, son fils Thierry ayant fait de même.

Comme l’écrit Auguste Doudet, dans le quotidien Ouest-France (20 septembre), « avec le souci du détail, ils ont fait revivre les grands moments » de ces évènements. Des officiers allemands occupaient une partie du château, le grand-père du docteur Rondeau, René Pénot, étant resté avec sa famille. A côté, près de la route nationale et de la voie ferrée, il y avait deux dépôts de carburant, qui étaient la cible des bombardements alliés en 1943-1944 (un gardien a été tué). C’est ce qui explique pourquoi la vie a été mouvementée sur ce site. La proximité des carburants a été à l’origine de la propagation d’incendies, notamment ce qui est, aujourd’hui, une magnifique allée de platanes. Un marronnier, demi-décapité, garde les traces des évènements. Il a évité qu’un obus tombe sur la maison.

Sachant qu’ils étaient sur le point de quitter les lieux, les officiers allemands avaient consommé le vin de la cave du château, ce qui peut expliquer leur maladresse dans les tirs (60 obus tirés depuis la route vers la ferme, dispersés un peu partout). Il semble bien que leur décision de détruire une partie du patrimoine avant de partir était motivée par l’esprit de vengeance à l’égard du propriétaire, René Pénot, qui était alors le maire de Saint-Berthevin. Ils lui reprochaient d’avoir prévenu les jeunes qui devaient être enrôlés au service de l’occupant. Selon les témoignages, le maire avait discrètement permis à de nombreux jeunes de se défiler.

René Penot a été maire de 1935 à 1945. C’est son beau-frère, André de Chalain, marié comme lui à une demoiselle Guichard, qui lui a succédé de 1945 à 1947.

 

Une information personnelle (un scoop)

Pour la petite histoire, j’ai connaissance de la liste des maires de St-Berthevin depuis la visite du patrimoine en 2008. La présence sur cette liste d’un certain Pierre Derenne, maire de 1803 à 1808, m’avait amené à compléter mes recherches généalogiques.

J’ai pu vérifier qu’il s’agit bien de l’arrière grand-père de mon arrière grand-mère, Aimée Derenne, mariée à Jean-Baptiste Métayer, cultivateur à Ahuillé (la famille Derenne vivait à Corbusson, à l’ouest du bourg de St-Berthevin).

Pierre Derenne, garde-forestier et laboureur, nommé en 1803 maire de St-Berthevin par l’administration impériale, n’avait pas été reconduit lors du renouvellement quinquennal en 1808. L’administration avait préféré nommer Claude Jean René de la Broize de Razieux (maire de 1808 à 1824). D’autres membres de la famille Derenne avaient été des maires furtifs : Michel Cordier en 1792, au début de la Révolution, Jean Métairie et Michel Cordier, à nouveau, en 1800. J’ignorais tout cela quand j’étais maire, de 1990 à 2001.

Je suis heureux de constater qu’un aïeul issu du peuple a pu exercer une importante fonction municipale dans le prolongement de la Révolution. Ce sont mes recherches généalogiques en 2004 et l’appui précieux de Gustave et Marie-Josèphe Landais - les aïeux de Marie-Josèphe Saget étaient les voisins des Derenne à Corbusson et, même, élevés avec la famille Derenne - qui m’ont éclairé sur cette histoire.

Cet article est le 525ème paru sur le blog CiViQ - le 16ème, catégorie Personnalités

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Le Docteur Francis Rondeau devant le château de la Fenardière, le 19 septembre 2010, accueillant les nombreux visiteurs de la Journée du Patrimoine de Saint-Berthevin

Le Docteur Francis Rondeau devant le château de la Fenardière, le 19 septembre 2010, accueillant les nombreux visiteurs de la Journée du Patrimoine de Saint-Berthevin

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