Bilan de la session budgétaire du Conseil régional des Pays de la Loire
Les élus du Printemps (opposition) écrivent dans leur journal de la Région
L'automne 2024 a été bien sombre en Pays de la Loire. Jamais cette Région n'avait connu une telle effervescence autour d'un vote de budget. Rappel :
- 19 octobre, CiViQ : Région Pays de la Loire : où trouver les 100 millions € d'économies ?
- 20 décembre, CiViQ : Sons discordants entre le maire de Laval et la présidente de la Région
- 20 décembre, MRC 53 : Budget 2025 de la Région Pays de la Loire, défi d'avenir ou trahison ?
- 21 décembre, MRC 53 : Régions Bretagne et Pays de la Loire : des choix budgétaires différents
Dans le journal de la Région, les élus du Printemps des Pays de la Loire écrivent ceci :
Le Monde, Libération, Télérama, France Inter, France Culture, Radio Nova... La Région des Pays de la Loire a vu son nom faire la Une dans les médias nationaux pour de très mauvaises raisons : la fin annoncée des aides et subventions régionales à la culture.
Mais ces coupes massives touchent aussi directement le sport, le mouvement associatif dans son ensemble, l'égalité femme-homme, l'économie sociale et solidaire, l'engagement européen, les missions locales pour l'emploi des jeunes, la préservation de la biodiversité, le logement des jeunes... A cela s'ajoutent, les aides aux territoires pour lutter contre les déserts médicaux, pour rénover les bâtiments publics, pour investir dans leurs grands projets... Ce budget est un coup très dur porté contre la vitalité de nos territoires.
C'est aussi une rupture profonde avec notre culture de la démocratie. Notre Région des Pays de la Loire a été forgée successivement par l'action d'Olivier Guichard, de François Fillon, de Jacques Auxiette, qui avaient en commun, au-delà de leurs sensibilités politiques, le sens du dialogue et le respect des acteurs locaux, de ceux qui font vivre nos communes, nos villes et nos campagnes. À l'opposé, dans une posture inquiétante de fermeture et de refus du dialogue, Mme Morançais impose ses choix sans aucune discussion, sans aucune concertation.
Ni la très forte mobilisation des acteurs touchés par ces coupes franches, ni les appels au dialogue des structures et des têtes de réseaux, ni celui des élus locaux relayés par les groupes de l'opposition n'ont permis d'infléchir Christelle Morançais et sa majorité.
Les véritables raisons de ces coupes ?
Loin d’être une gestion courageuse, ces choix traduisent davantage un aveu de faiblesse : notre Région est lourdement endettée. Nous sommes devenus la 3ème région de France métropolitaine la plus endettée. Notre délai de désendettement est passé de 5 ans pour 2027, selon d'anciennes projections budgétaires, à 9 ans en 2024, selon les estimations actuelles.
Ces très mauvais chiffres placent notre Région dans le seuil d’alerte et nous privent des marges de manœuvre nécessaires pour faire face aux efforts demandés par l’Etat. Voilà la raison profonde des coupes imposées par Mme Morançais. Cette mauvaise gestion, c’est son bilan. La dette, c’est son bilan. Ces coupes massives, c’est son passif.
Mais Mme Morançais a pris soin de protéger les dépenses qui la mettent en avant : elle conserve pour près de 2,5 millions€ son Big Bang de l’Emploi, opération de communication sur 2 jours par an, prétendument au service de l’emploi des jeunes, mais supprime le soutien de 3 millions€ aux Missions Locales, qui accompagnent 43 000 jeunes tout au long de l’année. Elle conserve son Tour cycliste régional, créé de toutes pièces en 2022, que personne n’avait demandé, mais supprime toutes les aides aux courses cyclistes départementales. C’est la règle du « 2 poids, 2 mesures », pour servir sa promotion personnelle : préserver les opérations « en propre » au service de son image, sacrifier toutes les autres.
Un Plan social régional qui ne dit pas son nom
La conséquence directe de la fin de ces aides régionales, c'est la suppression de milliers d'emplois. La Présidente de Région refuse d'employer le terme de Plan social et pourtant c'est clairement ce à quoi se prépare un grand nombre de structures qui perdent les subventions de fonctionnement.
C'est bien le budget le plus injuste et rétrograde de l'histoire de la Région.
Arguments et conviction n'y ont pas suffi
Tout au long de ces derniers mois et de ces deux jours de session, les élus régionaux du Printemps ont participé aux assemblées générales, aux rassemblements, ont organisé des temps de travail, alimentés des espaces de discussion , interpellé le Préfet de Région, le Président de la Chambre régionale des comptes.
Le résultat est hélas celui que nous connaissons.
Vos élus continueront à travailler aux côtés des acteurs, des têtes de réseaux, des élus locaux pour tracer un nouveau chemin, retrouver la voie du dialogue, et proposer d’autres choix pour la Région.
Cet article est le 553ème paru sur le blog CiViQ - le 66ème, catég. Collectivités Territoriales
Article paru le 06 janvier 2025 sur http://civiq.over-blog.com