Les immigrés, on en parle dans les publications du Céas de la Mayenne

Publié le par Michel Sorin

Le traitement des données statistiques est l'une des activités du Céas 53

Dans le prolongement de l'article publié le 19 janvier - voir Une association civique : le Centre d'étude et d'action sociale Céas 53 - voici un cas concret d'une activité de cette association : le traitement des données statistiques sur l'immigration et la publication de l'information par La Lettre du Céas et Céas-point-com.

Dans La Lettre du Céas n° 428 de novembre 2024 - voir lien - rubrique Démographie, on trouve des informations concernant l'immigration en France p 12 et 13, puis la situation en Mayenne.

Ne pas confondre immigrés et personnes de nationalité étrangère. L’Afrique est le premier continent d’origine. Immigration africaine : majoritairement des Maghrébins. Immigration européenne : d’abord des Portugais, Italiens ou Espagnols. Immigration asiatique : près d’un sur quatre vient de Turquie.

En 2023, devant l’Europe et l’Asie, l’Afrique est le premier continent d’origine des immigrés en France. Ils sont 3,5 millions d’immigrés nés en Afrique vivant en France (48 % des immigrés du pays) ; 2,4 millions sont nés en Europe (32 %) ; un million sont nés en Asie (14 %).

Un peu plus de 12 000 immigrés en Mayenne

En 2021, la Mayenne compte environ 12 200 immigrés, soit 4 % de la population (10 % en France hexagonale). Il y a légèrement plus d’hommes que de femmes (51,5 % contre 48,5 %). Parmi les immigrés en Mayenne, on compte 1 256 Marocains, 780 Algériens, 570 Portugais, 425 Tunisiens, 191 Italiens, 184 Espagnols, 131 Turcs… Dans les données publiées sur son site Internet, l’Insee n’isole pas les Britanniques, ni les Guinéens. Parmi les immigrés en Mayenne de 15 ans ou plus, 48 % ont un emploi ; 20 % sont à la retraite ; 13 % sont au chômage ; 5 % sont élèves ou étudiants.

Parmi l’ensemble des immigrés en Mayenne, 6 % sont cadres ou exercent une profession intellectuelle supérieure ; 8 % occupent une profession intermédiaire ; 4 % sont artisans, commerçants ou chefs d’entreprise. Le plus grand nombre sont employés ou ouvriers : près de 4 200, soit 35 %. Moins d’étrangers que d’immigrés Un immigré a été un étranger, mais il ne l’est plus forcément. C’est le cas s’il acquiert la nationalité française. Par ailleurs, un étranger n’est pas forcément un immigré car il peut être né en France (les mineurs notamment).

Ainsi, en 2021, si la Mayenne compte quelque 12 200 immigrés, l’Insee ne recense qu’environ 10 100 personnes de nationalité étrangère. Ils sont Marocains (768), Algériens (496), Portugais (473), Tunisiens (330), Espagnols (217), Italiens (192), Turcs (120)… Là également, l’Insee n’isole pas toutes les nationalités sur son site Internet (par exemple, les Britanniques, les Guinéens…). On observe qu’il y a beaucoup plus d’immigrés que d’étrangers parmi les Marocains, les Algériens, les Portugais, les Tunisiens… Parmi les personnes de nationalité étrangère en Mayenne, âgées de 15 ans ou plus, 45 % ont un emploi ; 20 % sont à la retraite ; 16 % sont inactifs ; 13 % sont au chômage ; 6 % sont élèves ou étudiants.

Dans CÉAS-point-com du 10 janvier 2025, on trouve une citation d'un article du Monde (28 septembre 2024, Hippolyte d'Albis) réfutant l'assertion selon laquelle les immigrés seraient responsables du chômage ou des faibles salaires. Trois raisons.

1/ Les étrangers sont discriminés sur le marché du travail. Ce peut être du fait de leur moindre maîtrise de la langue ou des usages, mais aussi parfois « par pure xénophobie ». Conclusion de l’économiste : « On ne voit pas très bien comment celui qui est discriminé pourrait prendre la place de celui qui ne l’est pas ». De fait, à compétences égales, les étrangers ne trouvent un emploi que si les nationaux font défaut. C’est peu connu des Français, mais pour obtenir un titre de séjour pour motif de travail, le futur employeur doit démontrer qu’il lui est impossible, dans son bassin d’emploi, de trouver un salarié de nationalité française aux compétences attendues pour le poste à pourvoir. Certes, c’est moins compliqué de recruter un étranger pour un métier dit en tension, mais s’il est reconnu comme tel par l’administration, c’est justement qu’on manque de personnel ayant les compétences nécessaires.

2/ Les étrangers exercent dans des secteurs d’activité bien précis. Cette raison découle de la première. Citant une étude du ministère du Travail, Hippolyte d’Albis précise qu’en 2017, les étrangers représentent près de 39 % des employés de maison, plus de 28 % des agents de gardiennage, 27 % des ouvriers non qualifiés du bâtiment, 22 % des cuisiniers, etc. Pour l’économiste, ce sont des emplois utiles et qui permettent, dans certains cas, à des personnes nées sur place de travailler davantage et donc d’avoir un salaire plus élevé (cf. l’exemple des gardes d’enfants).

3/ Les immigrés sont en moyenne plus jeunes que le reste de la population du pays d’accueil. Ainsi, les immigrés tendent à augmenter la part des personnes qui travaillent parmi la population ; ils contribuent à financer le système français de sécurité sociale, notamment les retraites ; ils ont « un impact favorable sur la richesse créée et même sur l’équilibre des finances publiques ».

Cet article est le 557ème paru sur le blog CiViQ - le 22ème, catégorie Associations

Article paru le 20 janvier 2025 sur http://civiq.over-blog.com

Les immigrés, on en parle dans les publications du Céas de la Mayenne

Publié dans Associations

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