Assemblée nationale : que retenir du débat sur la situation en Ukraine

Publié le par Michel Sorin

La question de la sécurité globale du continent européen est posée

Ce lundi 3 mars, avait lieu à l'Assemblée nationale un débat sur la situation en Ukraine et sur la sécurité en Europe. La veille, Les pays alliés de l'Ukraine étaient réunis à Londres le 2 mars 2025.

Déclaration du gouvernement, réponses des groupes politiques. Retour sur le débat dans l'hémicycle du Palais-Bourbon. Voir (LCP-Assemblée nationale, 3 mars, extraits) :

Situation en Ukraine et sécurité en Europe :

Que retenir du débat qui a eu lieu à l'Assemblée nationale ?

En ouvrant le débat à l'Assemblée nationale sur la situation en Ukraine et la sécurité de l'Europe, le Premier ministre, François Bayrou, a salué lundi 3 mars le Président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui n'a "pas plié" face au Président américain, Donald Trump, dans une "scène sidérante, marquée de brutalité et de volonté d'humiliation". 

C'est une déclaration du gouvernement en application de l'article 50-1 de la Constitution, suivie d'un débat, sans vote, qui a lieu ce lundi 3 mars à l'Assemblée nationale. Le sujet : la situation en Ukraine et la sécurité en Europe. Annoncés mi-février, ces échanges prennent une nouvelle dimension après l'altercation entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky vendredi dernier, 28 février, à la Maison-Blanche. Dans l'hémicycle, François Bayrou, qui a ouvert la discussion, a dénoncé "une scène sidérante marquée de brutalité, de volonté d'humiliation, dont le but était de faire plier par la menace le Président ukrainien pour qu'il se rende aux exigences de ses agresseurs". Et de fustiger "la fin de la loi du plus juste, le règne de la loi du plus fort"

Mais Volodymyr Zelensky "n'a pas plié" et "nous pouvons lui en manifester de la reconnaissance", a poursuivi le Premier ministre, qui parle d'une "situation historique", "la plus (...) dangereuse que toutes celles que notre pays, et continent, a connu depuis la fin de la Seconde guerre mondiale". 

Lors de son allocution, qui a duré une trentaine de minutes, François Bayrou a évoqué la date du 24 février 2022, celle de "l'invasion, en vue d'annexion de l'Ukraine par les forces armées russes sur ordre de Poutine". "Qu'un pays le plus vaste, militairement parmi les mieux armés (...) qu'un tel pays, membre du Conseil de sécurité des Nations Unies (...) décide de se jeter sur un pays voisin, une nation souveraine (...), pour en prendre le contrôle par la force, beaucoup d'entre nous n'auraient même pas osé l'imaginer", a-t-il souligné.

L'Union européenne, "le seul chemin possible"

Listant les capacités militaires de l'Union européenne, le Premier ministre a insisté sur la puissance des Vingt-Sept. "Nous, les Européens, sommes plus forts que nous ne le croyons. Nous nous comportons comme si nous étions faibles", a avancé François Bayrou, en notant, en quelque sorte, un point d'accord avec le Président américain, Donald Trump : "Si nous sommes forts [l'Union européenne], nous ne pouvons pas demander à d'autres de nous défendre durablement notre place."

Et de mettre en garde contre toute "impuissance". Car, à ses yeux, "si la digue ukrainienne venait à céder du fait de notre impuissance, alors n'en doutez pas, ce sont les pays de notre Union qui se trouveraient ciblés."

"C'est à nous, Européens, de garantir la sécurité et la défense de l'Europe", a martelé François Bayrou face à la situation actuelle, estimant que si la France retrouve "confiance" et "unité", elle "peut jouer un rôle central" dans "l'édification de ce nouveau monde, de ce nouvel équilibre".

Après la déclaration de François Bayrou, les onze groupes politiques de l'Assemblée nationale ont exposé leur position sur la situation en Ukraine.

A l'issue des prises de parole des orateurs des onze groupes de l'Assemblée, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a répondu sur quelques points soulevés par les députés, et en particulier sur l'éventuel envoi de troupes sur le sol ukrainien. "Il ne faut pas laisser à penser nos concitoyens que nous envisageons de mettre des troupes de combat en Ukraine", a-t-il redit avec force. Avant d'évoquer des réflexions concernant des "troupes de maintien de la paix, de réassurance, de déconfliction". Tout en déplorant un certain "décalage médiatique" : "Il est trop tôt, nous n'en sommes pas là."

Sébastien Lecornu est par ailleurs revenu sur le sujet de la dissuasion nucléaire, à l'échelle de l'Union européenne. "Personne n'a jamais dit qu'on la partagerait. Le mot 'partager' n'a jamais été prononcé", a-t-il insisté. "La production des armes, des vecteurs, leur contrôle gouvernemental, la mise en oeuvre des forces nucléaires, sont françaises et resteront française", a-t-il affirmé. "La vraie nouveauté, c'est que nos pays voisins, face à la nouvelle donne stratégique américaine, posent des questions à la France. (...) Si le doigt sur le bouton reste celui du chef de l'Etat, il n'en demeure pas moins que la manière dont on concoure à l'architecture de sécurité globale du continent s'impose à nous."

Cet article est le 582ème paru sur le blog CiViQ - le 82ème, catégorie France

Article paru le 03 mars 2025 sur http://civiq.over-blog.com

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Capture d'écran TV : débat le 3 mars 2025 à l'Assemblée nationale sur la situation en Ukraine

Capture d'écran TV : débat le 3 mars 2025 à l'Assemblée nationale sur la situation en Ukraine

Publié dans France

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