La France reste la première agriculture en Europe mais elle s'affaiblit

Publié le par Michel Sorin

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Comment remonter la pente ? C’est la question que se posent les décideurs face au constat d’une agriculture française en perte de vitesse. Voici quelques éléments qui permettent de cadrer le problème.

La France reste la première puissance agricole d’Europe même si la part de l’agriculture et des industries alimentaires dans l’activité économique française a chuté de plus de moitié depuis 1980.

L’agriculture pèse autant que… la culture

La part de l’agriculture et des industries alimentaires dans l’activité économique française a chuté de plus de moitié depuis 1980, essentiellement à cause de la baisse des prix des produits agricoles depuis 25 ans. En 2012, le secteur représentait 3,5% du produit intérieur brut, contre plus de 6% en 1980, soit à peu de choses près autant que la culture, qui contribue à hauteur de 3,2% à la richesse nationale. Mais « à prix constants, la part de l’agriculture dans le PIB en 2010 est sensiblement la même qu’en 1980″, relève Agreste. Le secteur représentait par ailleurs 5,6% des emplois en 2012, avec 1,42 million de salariés et non-salariés travaillant dans l’agriculture, la pêche et l’agroalimentaire.

De moins en moins d’exploitations agricoles

Depuis 30 ans, la tendance est toujours la même : les petites exploitations ont tendance à disparaître au profit de structures moins nombreuses mais plus grandes. La France a perdu plus de la moitié de ses exploitations en 25 ans. Ainsi, selon le dernier recensement en date de 2010, il y a 490.000 « fermes » dans l’Hexagone alors qu’il y en avait encore plus d’un million à la fin des années 80, et 664.000 en 2000. Dans la foulée, la superficie moyenne des exploitations s’est accrue de 13 hectares en 10 ans, pour atteindre 56 hectares en moyenne. Le paysage agricole reste néanmoins morcelé avec 20% de très grandes exploitations (au moins 100 hectares) et 30% de très petites (moins de 10 hectares).

Les éleveurs pleurent, les céréaliers, ça dépend des années

Ces dernières années, les céréaliers français ont profité de l’envolée des cours des matières premières : en 2012, ils ont ainsi gagné en moyenne 56.700 euros. Mais en 2013, les prix des céréales ont nettement reculé, plombant les comptes des producteurs. Ainsi, le revenu des céréaliers est attendu en repli de près de 60% à 24.200 euros. Les éleveurs eux ont subi de plein fouet la hausse des cours des céréales, qui a renchéri les coûts de l’alimentation animale. Ils souffrent aussi d’un déficit chronique de compétitivité. En 2013, les revenus des éleveurs de bovins viande devraient encore reculer (-8%) à 19.800 euros.

La France recule au classement mondial

L’Hexagone reste la première puissance agricole en Europe, même si sa part en valeur (19%) dans la production agricole de l’UE a diminué depuis 2000, notamment en raison de l’arrivée de la Roumanie et la Pologne au sein des 28. A 76 milliards d’euros, la production agricole française devance de loin celles de l’Allemagne (56 milliards), de l’Italie (49 milliards) et de l’Espagne (43 milliards). Néanmoins, la France ne cesse de perdre des parts de marché dans le commerce alimentaire mondial. En quelques années, elle est passée de la place de 2e exportateur agroalimentaire, au 5e rang, derrière les États-Unis, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Brésil. Elle est championne dans l’exportation de blé, d’alcool (vin + spiritueux) et des semences, mais beaucoup reste à faire dans la viande ou les fruits et légumes.

Au salon de l’agriculture cette année, l’élevage industriel, les Ogm ou la traçabilité des produits seront plus que jamais au cœur des débats, après de nombreux scandales alimentaires et des projets qui divisent, comme la ferme des 1.000 vaches (…).
Le gouvernement fixe six priorités à l'agriculture (Pleinchamp.com, 20 février 2014)

Cet article est le 32ème paru sur ce blog et le 7ème dans la catégorie Agriculture Alimentation

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