AG 2014 de l'APLI : le message d'André Lefranc à la nouvelle équipe

Publié le par Michel Sorin

Conseil d’administration : renouvellement dans la continuité de l’orientation

 

L’Association des producteurs de lait indépendants (APLI) a renouvelé ses instances nationales lors de l’assemblée générale qui a eu lieu le 20 novembre 2014 à La Selle-en-Coglès (Ille-et-Vilaine).

Conseil d’administration :

Président : Boris Gondouin (Est). Voir AG des producteurs de lait APLI : Boris Gondouin nouveau président.

Vice-présidents : Philippe Fedensieu (Sud Ouest), Franck Courcelle (Pays de la Loire), Carol Bulcke (Nord).

Trésoriers : Hubert Marin et Pierre Viste (Normandie)

Secrétaire : Isabelle Connan (Bretagne)

Autres membres : Jérôme Billard, Vincent Joreau et Luc Merlet (Pays de la Loire), Pierrick Hamard (Bretagne), Marc Delas (Sud Ouest), Sylvain Louis (Est).

Auparavant, le président sortant, André Lefranc, avait présenté son rapport d’orientation, que la nouvelle équipe élue mettra en œuvre. Voir RAPPORT MORAL AG APLI - Communiqué (22 novembre 2014). Extrait.

(…) En ce qui concerne les évidences et pour en revenir à la notion de cap, s’il en est un qui ne dévie pas de sa route, c’est bien celui de la filière laitière qui poursuit son chemin droit dans le mur.
L’actualité du prix du lait, en chute libre
, est la preuve que rien n’est résolu, que les mesures supposées efficaces proposées par les politiques n’ont aucun effet, que les organisations de producteurs verticales n’ont aucun pouvoir, que les industriels restent maîtres de la gestion.
La signature des contrats avant mise en place des OP (Organisations de producteurs), c’est comme si on nous avait invités à discuter le menu alors que le repas était déjà fait !

Il est évident également que le syndicalisme majoritaire poursuit, malgré ses discours de façade porté par des représentants locaux inconscients et aveugles, son travail d’épuration d’élevages traditionnels et familiaux, pour imposer l’industrialisation de notre métier.

Il faut savoir que dans le cadre de la dernière loi agricole votée en septembre à l’assemblée, le statut d’agriculteur a été redéfini. Sentant fondre la manne des primes PAC (80% des primes à 20% des agriculteurs) et par une diminution du montant global alloué, et par une redistribution plus équitable entre tous, le lobbying FNSEA à imposé que le nouveau statut d’agriculteur se définisse selon 4 critères : La surface utilisée, le chiffre d’affaire réalisé, le revenu retiré, la production brute standard. Bien sûr, tout cela, non plus géré dans un registre par la MSA, mais par les chambres d’agriculture…maison…

Je vous laisse imaginer quels sont ceux qui correspondent à ce standard et qui vont continuer à pouvoir se partager le gâteau, d’autant qu’évidemment le temps de travail, notre cheval de bataille, a été évincé des critères, renvoyant à leurs rêves le monde de l’élevage, du maraîchage et autres catégories gourmandes en travail et en main-d’oeuvre.

Je ne m’étends pas sur la multitude d’autres verrouillages mis en place : allant de l’interdiction de s’échanger des semences fermières entre paysans jusqu’ aux véreuses CVO.
En 2009, nous avons réussi à créer un élan. Mais, avouons-le, nous n’avons pas atteint notre but. Sans doute est-ce dû au fait que nous n’avons pas été assez loin dans la mobilisation. Pas seulement au sein de notre filière laitière, mais vers d’autres productions qui connaissent les mêmes déboires que nous.

S’ouvrir aux autres, il me semble qu’il y a là un levier fort pour faire avancer nos idées. Nous l’avons réussi en interne, il n’y a pas de raison que l’on ne parvienne pas à élargir le cercle. Cette ouverture engendrera forcément un recentrage de nos revendications pour fédérer au maximum, mais si nous choisissons quelques thèmes tels que la rémunération du travail et du capital, il est impossible que, plus nombreux, nous ne parvenions pas à imposer cette évidence.

Si l’APLI a connu son heure de gloire, force est de constater que, depuis plusieurs mois, l’action n’est plus la priorité. Les raisons en sont multiples.

- Pour les plus motivés, l’énergie s’est plutôt recentrée en redevenant un peu paysans et moins seulement producteurs, par la commercialisation du lait équitable FaireFrance.

- Une certaine lassitude à pouvoir mobiliser.

- La petite embellie du prix, permettant à chacun, en remettant la tête dans le guidon, de
redresser légèrement les situations.

- Le manque de moyens pour assurer les absences, les déplacements, la communication, les rémunérations de tiers.

Ce sujet est capital si nous souhaitons poursuivre notre combat (…).

 Cet article est le 224ème paru sur le blog CiViQ et le 41ème, catégorie Agriculture Alimentation

André Lefranc, lors de l'AG de l'APLI, le 20 novembre 2014

André Lefranc, lors de l'AG de l'APLI, le 20 novembre 2014

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