Aéroports de Paris : 4,7 millions de citoyens pour un référendum (RIP)

Publié le par Michel Sorin

La mobilisation citoyenne pourrait empêcher la sortie de ADP du secteur public

 

J'avais publié, le 26 juin 2019, un article sous le titre La privatisation des Aéroports de Paris, c'est peut-être la goutte de trop. Philippe Serre m'a fait savoir qu'il préparait, dans le cadre d'un comité d'élus mayennais, un appel au soutien de la procédure de référendum d'initiative partagée (RIP) afin de maintenir la société ADP dans le secteur public.

Cette démarche d'appel à signatures va dans le sens d'une nouvelle éducation populaire à la citoyenneté. C'est pourquoi nous publions ce texte commun (site Leglob-journal, 30 juillet 2019).

 

Voir Tribune – Aéroports de Paris : Appel pour le Référendum d’initiative partagée

Deux Mayennais, Philippe Serre et Michel Sorin, de sensibilité différente, anciens membres élus du Conseil régional des Pays de la Loire, lancent un appel à signatures en faveur du Référendum d’Initiative Partagée (RIP) pour une « Proposition de loi visant à affirmer le caractère de service public national de l’exploitation des aérodromes de Paris ». Tribune

Et gauche et droite sur le RIP - Par Philippe Serre et Michel Sorin*

Introduit dans la Constitution française en 2008, avec effet à partir de 2015, le Référendum d’Initiative Partagée (RIP) n’a jamais été utilisé. En fait, il a été conçu pour ne jamais exister ! Sa mise en œuvre suppose en effet le soutien effectif de 20 % des parlementaires nationaux et de 10 % du corps électoral, soit 4 717 396 électeurs.

Mais le mouvement des Gilets Jaunes a porté l’exigence d’une possibilité d’expression directe du peuple, au côté de la démocratie représentative, avec le RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne), qui existe déjà dans d’autres démocraties.

Alors, 248 parlementaires, issus des différentes formations des oppositions républicaines, se sont entendus pour présenter une proposition de loi demandant le maintien des Aéroports de Paris dans le service public national et la mise en œuvre, à cet effet, de la procédure de Référendum d’Initiative Partagée.

C’est là une démarche exemplaire, validée officiellement par le Conseil Constitutionnel le 9 mai 2019, mais elle n’est pas favorisée par le Pouvoir, très opposé à cette procédure démocratique. Les 4,7 millions de soutiens doivent être réunis avant le 12 mars 2020.

 

Peu d’information

L’État – qui veut pourtant désormais dématérialiser toutes les démarches administratives alors qu’il existe toujours une importante « fracture numérique » dans la société – a ouvert un site Internet d’inscription qu’on peut qualifier de vieillot, de poussif et de peu pratique !

De plus, le gouvernement ne met aucun moyen d’information en place pour porter le RIP à la connaissance du public, alors qu’il avait consacré 12 millions d’euros en communication pour le « grand débat ». M. Macron avait personnellement bénéficié de dizaines d’heures en direct sur quatre chaînes TV, pour tenter de sortir de la crise des Gilets Jaunes.

L’objet de cette procédure est de permettre aux citoyens de se prononcer sur la sortie, ou non, du groupe des Aéroports De Paris (ADP) du secteur public. Ces équipements publics, payés par les contribuables, sont la propriété de la Nation et ne doivent en aucun cas tomber entre les mains de sociétés privées, de financiers et de groupes étrangers pour lesquels ce serait une source de profits et l’acquisition de positions stratégiques dans notre pays.
 

Souvenons-nous du fiasco de la privatisation des autoroutes et de sa conséquence financière pour les contribuables comme pour les usagers. Rappelons-nous du fiasco de la privatisation de l’aéroport de Blagnac…

La Française Des Jeux (FDJ) ne sera pas concernée par le RIP, mais chacun comprend bien l’absurdité de privatiser cette manne financière de l’Etat !

 

« Rejeter la financiarisation de la société »

 

Au travers du Référendum sur ADP, c’est l’occasion pour tous les français attachés au service public de manifester avec force leur rejet de la financiarisation de notre société. C’est l’occasion de marquer un coup d’arrêt à une politique de démantèlement de la puissance publique.

L’un gaulliste, l’autre républicain de gauche, nous avons combattu ensemble le Traité constitutionnel européen en 2005. Aujourd’hui, ensemble, nous demandons aux Mayennaises et aux Mayennais de se mobiliser pour apporter leur soutien à la proposition de Référendum d’Initiative Partagée, enjeu démocratique de première importance. Voici l’adresse du site officiel : ici.

Ayez près de vous votre carte d’identité ou votre passeport, dont on vous demandera le n°. Et aussi votre carte d’électeur pour recopier à l’identique (même avec des erreurs pré-existantes !) vos prénoms, sans virgule entre chacun, avec des majuscules…

Et attention, le code qui apparaît derrière le nom de votre commune n’est pas le code postal mais le code INSEE (ainsi Laval 53130 et non 53000). Il vous sera ensuite édité après vérification un récépissé (conservez-le).

Quand ce parcours du combattant sera effectué, ce sera la plus belle manif que vous aurez faite pour dire « STOP, M. MACRON ! »…


 

*Michel Sorin est socialiste républicain, ancien responsable du PS en Mayenne, membre du Mouvement Républicain et Citoyen, en responsabilité dans le nouveau parti de la Gauche Républicaine et Socialiste. Il a été maire de St-Berthevin de 1990 à 2001.

 

*Philippe Serre est gaulliste. Il a été le secrétaire départemental du RPR de 1991 à 1999, et membre du Comité politique de ce parti jusqu’à sa disparition en 2002.

 

Cet article est le 462 ème paru sur le blog CiViQ - le 67ème, catégorie France

Aéroports de Paris : 4,7 millions de citoyens pour un référendum (RIP)

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