Dans ses voeux pour 2014, Jean Rivon observe 5 points fondamentaux

Publié le par Michel Sorin

Nos inquiétudes devront trouver des solutions en 2014

Je connais Jean Rivon depuis nos années étudiantes à l’Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Rennes (1967-70), aujourd’hui Agrocampus. En mai 1968, nous étions parmi les étudiants de l’Ensar en pointe dans la réforme de la pédagogie de nos enseignements. Je l’avais revu à Rennes, au siège des Coopératives agricoles de l’ouest de la France, où il exerçait ses talents dans l’expertise comptable et la révision des coopératives.

Chaque année, il rédige ses vœux pour la nouvelle année.

Voir Jean Rivon a écrit pour 2010 des voeux originaux qui méritent réflexion

Jean Rivon, dans ses voeux 2011, appelle à agir dans le cadre collectif

Dans ses voeux 2013, Jean Rivon livre sa méthode pour affronter la vie

Respectant la tradition, il m’a adressé ses MEILLEURS VOEUX POUR 2014

Sous le tohu-bohu des invectives médiatiques quotidiennes, que se passe-t-il réellement dans notre environnement ? Observons 5 points fondamentaux :

1° : pas de guerres entre Etats bien que de nombreuses révoltes internes contre les dictatures fassent encore trop de victimes. La paix se consolide ; pas seulement en Europe mais à l’échelle mondiale malgré quelques provocations qui semblent s’atténuer.

2° : la croissance mondiale se poursuit avec un taux global de 3 % en 2013, estimé à 3,7 % par le FMI pour 2014, ce taux étant beaucoup plus élevé dans l’E7 (pays émergents) que dans le G7. Un tel taux maintenu pendant de nombreuses années produit un accroissement qui ne s’est jamais vu dans l’histoire de l’humanité. La concentration des richesses (le 1% les plus riches en détient autant que les 99% autres) est un problème auquel de nombreux pays commencent réellement à s’attaquer (thème principal du forum de Davos 2014). Une proportion de plus en plus forte de personnes dépasse les seuils de pauvreté.

3° : la prise en compte du risque de réchauffement climatique se développe un peu partout bien que ce développement soit moins rapide que souhaitable, ou que prévu par certains pays. Rappelons que la croissance rapide des pays émergents accroît le réchauffement mais cet accroissement est bien moindre que ce qu’il avait été dans les pays occidentaux lorsqu’ils se développaient à la même vitesse. Si la Chine ne veut pas se fixer les mêmes niveaux de réduction que les pays occidentaux, elle agit cependant efficacement contre les pollutions qui entravent à moyen terme sa croissance et dont elle constate les effets nocifs sur sa population.

4° : la démocratie et les droits de l’homme se répandent sur la planète y compris dans les pays qui considèrent que ces principes sont issus de l’occident dont la culture est différente de la leur. Cela est dû, d’une part, à la nécessité pour commercer de façon intense de mixer les cultures, d’autre part à la scolarisation généralisée des femmes et à la généralisation d’Internet. On note très peu de reculs même si certains se désolent inutilement de ce que le printemps arabe n’ait pas tout résolu en une seule saison dans les pays concernés.

5° : la recherche scientifique et le développement des techniques s’accélèrent un peu partout notamment dans le domaine de la neurobiologie qui apporte des enseignements porteurs d’avenir sur la compréhension de la construction de notre cerveau et des comportements qui facilitent notre recherche de relations plus harmonieuses. Les effets concrets de ces enseignements viendront à moyen terme mais il est rassurant de savoir que nous disposerons de nouveaux moyens puissants pour consolider l’amélioration déjà sensible des relations entre les individus et donc entre les peuples et entre les catégories sociales encore trop sclérosantes.

Il y a encore bien d’autres évolutions positives et encourageantes à évoquer mais les 5 précédentes sont suffisantes pour que nous n’ayons pas de doute paniquant sur l’avenir de l’humanité.

Alors pourquoi ce tohu-bohu « décliniste » dans les médias français, qui s’est encore accentué en 2013 ?

Remarquons tout d’abord que les français se plaignent beaucoup de leur situation quelle que soit leur catégorie sociale ou culturelle (depuis les « pigeons » dont le revenu, nouveaux impôts déduits, s’est pourtant accru considérablement avec la bourse et l’immobilier, aux catholiques qui voient pourtant les valeurs de solidarité, primordiales dans leur religion, mises en avant par le gouvernement actuel).

Les médias encouragent cette morosité et nous provoquent pour vendre du papier et du temps d’antenne, espérant ainsi redresser leurs résultats financiers en berne. Mais quand on demande aux français une appréciation sur leur niveau de bonheur, plus des deux tiers se déclarent heureux ou très heureux. Râleurs et heureux. Il y a là un paradoxe qui n’en est pas un car, dans les plaintes, s’exprime une crainte de l’avenir et dans la perception du bonheur s’exprime ce que nous vivons au présent.

C’est pourquoi il faut revenir aux cinq évolutions évoquées plus haut pour évaluer notre avenir, relever la tête et ne pas se laisser fasciner par le bouillonnement des petites inquiétudes quotidiennes. Ces inquiétudes trouvent peu à peu des solutions que les médias ne signalent pas car nous n’achetons pas les bonnes nouvelles : elles ne font pas le « buzz » excitant dont nous sommes trop addictifs.

C’est un peu dommage car nous savons tous que la confiance en l’avenir est efficace pour entreprendre : il nous faut donc apprendre à vivre dans ce climat tant que les médias et nous-mêmes n’auront pas trouvé un nouveau deal qui fera que l’objectivité facilitera l’équilibre financier des médias. Comment ? Par une pédagogie généralisée de l’utilisation d’Internet pour juger de la validité d’une information, de son intérêt réel pour notre usage et de son caractère ludique pour notre mental. Ce n’est pas en 2014 que l’on verra une grosse évolution en ce sens mais des signaux intéressants apparaissent de plus en plus, notamment sur les réseaux sociaux et dans les collectifs de réflexion.

Et, après tout, l’inquiétude sur l’avenir est nécessaire pour agir à le préparer, sauf si cette inquiétude devenait paralysante.

Je ne crois pas que les français se paralysent ; en effet parmi les 85 % de français qui jugent que la France est en déclin, plus de 70% pensent que cette évolution peut s’inverser. En résumé, ils cherchent leur place dans les mutations mondiales : techniques, économiques et sociales.

Je souhaite qu’en 2014 nous retrouvions un peu plus de sérénité tout en nous activant de plus en plus, y compris ceux qui vivent de longues retraites… heureuses !

Bonne éclosion en 2014 des germes de bonheur que nous avons plantés en 2013.

Cet article est le 11me paru sur ce blog et le 1er dans la catégorie Personnalités.

Publié dans Personnalités

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