L'Asie de l'est au programme de la 3ème conférence AFLEC 2014-2015

Publié le par Michel Sorin

Le succès asiatique repose sur la capacité de formation rapide de la population

Il y a un an, commençait la série de dix conférences aflec sur l’Union européenne. Voir AFLEC St-Berthevin : conférences du professeur Barrieu sur l’Europe (16 octobre 2013) et AFLEC Saint-Berthevin (Mayenne) : formation sur l'Union européenne (23 décembre 2013).

Cette année, avec le même professeur d’économie, Philippe Barrieu, une cinquantaine de personnes se sont inscrites à la nouvelle série de conférences 2014-2015 sur le thème « La croissance, ailleurs », c’est-à-dire, en Russie, en Chine, en Asie de l’est, en Inde, au Brésil, aux USA, en Indonésie, en Pologne et en Europe de l’est, en Afrique, celle qui peine et celle qui décolle.

La Russie était au programme de la 1ère conférence. Voir La Russie au programme de la 1ère des conférences Aflec 2014-15 (2)

La Chine était au programme de la 2ème conférence. Voir La Chine au programme de la 2ème conférence AFLEC 2014-2015 (2)

Le développement chinois doit être remis dans son contexte : celui du développement général de l’Asie depuis le milieu des années 1960. Hier continent voué aux famines et aux guerres, l’Asie de l’est est devenu l’eldorado de la croissance mondiale. Japon, Corée du sud, Malaisie, Singapour…toutes les économies décollent, chacune à son tour, et chacune profitant du développement de l’économie précédente. Quel est donc le secret de ce décollage, phénomène presque unique dans l’Histoire par sa rapidité.  

Le 12 novembre 2014, la 3ème conférence traitait du développement en « vol d’oies sauvages » des économies d’Asie de l’est. Voir Conférences d'économie politique la Conférence 3.

Avec ce plan :

Introduction : le développement en « vol d’oies sauvages »

I) Comment l’Asie de l’est se développe-t-elle ? L’exemple de la Corée du sud

1 La stratégie de valorisation des exportations

2 Les acteurs de cette stratégie

3 La remontée des filières

II) La croissance asiatique : réussite et fragilités

1 Un rattrapage impressionnant

2 Une dépendance importante

3 Quitter le pré carré

Conclusion : un modèle exportable ?*

* Conclusion : un modèle exportable ?

 

Même avec des limites, le modèle de développement de l’Asie est un succès indéniable. Peut-il s’exporter à d’autres zones géographiques, et en particulier à l’Asie du sud, à l’Afrique et à l’Amérique latine ?

Il faut reconnaître d’un côté que ce développement est assez spécifique et donc peu exportable :

- il s’est réalisé au départ dans un contexte de guerre froide : les Etats-Unis, le FMI, la Banque mondiale, les FMN…avaient tout intérêt à ce qu’une certaine Asie se développe pour éviter la propagation du communisme (théorie des dominos)

- le contexte culturel est également particulier : rôle du confucianisme et du shintoïsme, valorisation du travail, respect des élites, capitalisme local, esprit d’entreprise, rôle de la famille comme unité de production…

- un pays (le Japon) a pu rapidement servir de moteur au décollage des autres pays.

En même temps, des éléments du développement asiatique peuvent être réutilisés partout :

- résoudre au préalable la question agricole

- travailler au départ pour l’exportation, ce qui nécessite moins d’apports de capitaux (ceux-ci pouvant être fournis par les FMN)

- ne pas compter de façon excessive sur les ressources naturelles comme facteur de développement : confusion entre croissance économique et rente - prévoir dés le départ la remontée des filières pour ne pas rester un pays atelier qui condamne sa population à la pauvreté.

Mais ceci repose alors sur l’élément décisif du succès asiatique : la capacité de formation et d’éducation rapide de la population pour la rendre apte à maîtriser l’étape productive suivante.

Les résultats de la France sont donc inférieurs à ceux de Singapour, et ils ne sont plus si éloignés de pays comme la Thaïlande et la Malaisie et la Corée, Hong Kong, Taïwan font bien mieux que la plupart des pays occidentaux.

La clé du succès de l’Asie est là, incontestablement. Et on peut raisonnablement en conclure deux choses :

- pour les autres régions en développement c’est également par l’éducation de base que se feront durablement leur croissance et leur développement.

- pour des pays comme la France, le recul des scores éducatifs est une très mauvaise nouvelle par rapport à cette concurrence des pays d’Asie.

 Cet article est le 216ème paru sur le blog CiViQ et le 20ème, catégorie Monde

Publié dans Monde

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